30/03/2014

Arthur Liou, artiste-pèlerin















14.3.14
En arrivant à Rikunzentakata, on ne voit qu'un immense chantier, des centaines de machines en tout genre remblayant le sol de terre. Il faut du temps pour réaliser que trois ans plutôt s'élevait ici un quartier, des rues, des réverbères, des maisons, un café. Celui-ci s'est réinstallé à l'endroit même où il se trouvait avant que le tsunami ne fasse table rase de la plus de la moitié de la ville. Halte bienvenue en cette après-midi balayée par un vent glacial. Nous y rencontrons Arthur Liou, artiste taïwano-américain, qui y fait étape aujourd'hui durant son long périple de 500 km le long de la côte dévastée de l'est du Japon. Tellement surpris par sa présence, nous oublions de lui tirer le portrait, ce que lui ne manque pas de faire. Son excellent projet est à voir ici:
http://behindthewaves.net

29/03/2014

Lost in translation



















14.3.14
Christine nous ayant quitté pour de plus verts reportages, nous voici largués. Apprivoisons lentement un GPS qui parle anglais, mais dont les multiples touches et options sont en katakana, dont impossible à lire. Le plein fait, nous filons vers le nord.

28/03/2014

De retour dans la zone























13.3.14
Ohkuma, Tomioka ou Futaba resteront pour longtemps des villes contaminées, et la décision du gouvernement japonais d'en réouvrir certaines à ses habitants, au mois d'avril prochain, n'y changera rien. Pour le moment, sur ces bourgades à moitié démolies par le tremblement de terre, où de nombreux bâtiments menacent de s'écrouler, il règne un inquiétant silence. D'autant plus inquiétant lorsqu'il est rompu par une voiture roulant à tombeau ouvert sur la rue principale. 

27/03/2014

Des sacs, des sacs et encore des sacs




















13.3.14
Naraha, située dans le district de Futaba et dans le périmètre de la zone d'exclusion a été évacuée de ses habitants en mars 2011. Depuis lors, des centaines d'ouvriers nettoient les sols. Sur un territoire de 10345 ha pour 8230 habitants les travaux d'assainissement sont achevés à 93%: Ils ont produit près de 475'000 sacs d'une tonne de terre chacun, stockés sur le des terrains municipaux en bordure de mer, dans l'attente d'une évacuation.
Malgré ces travaux pharaoniques, les sols restent irradiés en profondeur par l'infiltration des eaux de surface.

A la mairie de Tamura



















12.3.14
Tamura, commune de montagne de 40'000 habitants, située à une quarantaine de kilomètres du réacteur, a été partiellement évacuée en mars 2011. Cet ordre a été levé en avril l'année suivante. Le maire explique avoir appris les nouvelles de l'accident de la centrale par la radio. Livrés à eux-même, les habitants ont dû gérer cette situation de crise seuls, sans aide aucune du gouvernement. 

26/03/2014

On the road again
























12.3.14
Déjà plus de mille kilomètres au compteur sur les petites routes des montagnes qui séparent Fukushima de la côte est du Japon.

25/03/2014

Terres pourries
























12.3.14

Impressionnante carte en élévation des lieus contaminés trouvée sur le web. Toute aussi parlante que celle remise par les employés du bureau municipal qui délivre les autorisations de circuler dans la zone d'exclusion. Malgré un dosimètre et un compteur sivert très précis, en plus d'un contrôle détaillé de nos personnes au sortir de la zone, le calcul pour connaître la dose cumulée durant notre passage dans la région est compliqué; la valeur totale ne donne qu'un chiffre abstrait. Une seule certitude: il ne fait pas bon vivre aux alentours, et ceci pour plusieurs décennies au moins.

24/03/2014

11.3.2011


































11.3.14
Cérémonie solennelle de commémoration cet après-midi au centre culturel flambant neuf de Minamisoma. Reçus par un bataillon de gens en costume sombre, on nous délivre une carte de presse qui nous permet de nous assoir au dernier rang d'un auditorium bien rempli. Deux à trois cent personnes assistent à la cérémonie; l'officiant s'adresse dos au public, puis un écran s'abaisse pour la retransmission du discours du l'empereur et de l'impératrice. Beaucoup d'émotion, de larmes et de mouchoirs dans la salle. N'ayant que peu d'images à faire en ce lieu, nous nous éclipsons au moment où le public entonne un chœur. 

23/03/2014

Yoshikazu Hara, producteur-cameraman























11.3.14
L'hôtel où descend habituellement  Yoshikazu Hara était complet ce soir, on lui a conseillé notre ferme pour y passer la nuit. Apprenant le but de notre séjour, ce producteur et réalisateur de reportages pour la chaine de télévision nationale NHK propose de nous suivre durant quelques jours sur le terrain afin de proposer un sujet de reportage sur notre projet. En plus de nos images, il ramènera un gros rhume provoqué par le vent glacial qui souffle sur la région, étant venu d'Okinawa (à l'extrême sud de l'archipel) en oubliant de prendre une veste chaude. 

22/03/2014

Ohkuma, ville fantôme























10.3.2104
Une fois les autorisations de pénétrer dans la zone d'exclusion obtenues, nous nous rendons à Ohkuma. Ce bourg de 11'000 habitants dont le centre ville est situé à quelques kilomètres de la centrale de Fukushima Dai-ichi a été évacuée dans le désordre peu après l'accident nucléaire, le 12 mars 2011. Le niveau de radioactivité reste trois ans plus tard plus de 100 fois supérieur à la normale en certains points. Le gouvernement japonais souhaite y aménager une décharge de stockage de terre contaminée, mais les habitant s'y opposent, restant fermement décidés à réintégrer leurs habitations. 
Pour l'heure, c'est une ville déserte; la végétation y a repris ses droits et hormis une patrouille de police qui nous interpelle et des nuées de bruyants corbeaux, il n'y a ici plus âme qui vive.


21/03/2014

Ota Takashi, électricien



























10.3.14
Entretien avec le patron d'une petite entreprise d'électricité, qui accepte de témoigner de son travail quotidien au cœur du réacteur endommagé. Parmi des dizaines d'autres firmes et de sous-traitants présents sur le site, son entreprise contribue à la réparation des installations de la centrale Dai-ichi. Malgré une dégradation de son état de santé due à son travail, Ota Takashi n'est pas anti-nucléaire. Il pense que le Japon ne peut pas, aujourd'hui, se passer de ce type d'énergie.

20/03/2014

Quarante colombes























10.3.2014
Ce matin, le propriétaire de la ferme nous mène sur le site d'un temple emporté par les flots. Des étudiants ont relevé les dalles tombées et reconstruit un tori. Quarante colombes sont peintes sur les montants à la mémoire des quarante personnes disparues qui s'étaient réfugiées sur un terrain de base-ball en contrebas, hélas trop bas, balayé par la vague.

19/03/2014

A home away from home




















9.2.2014
Nous logeons à la ferme chez un couple du Kyushu (sud du Japon) venus s'installer pour leur retraite aux alentours de Minamisoma, il y a neuf ans. Proposant gîte et repas (composés de produits de leur culture que plus personne n'achète en raison du label "Fukushima", pourtant régulièrement contrôlés et propres à la consommation), ils se font un plaisir de nous faire goûter leur excellente cuisine, ce qui n'est pas sans effet sur notre ligne.

18/03/2014

Travaux de Sisyphe







9.2.14
Déblaiement des champs balayés par le tsunami à Namie. A l'initiative de l'association d'agriculteurs locale, une armada de petites dames ratisse méthodiquement les sols sous la supervision d'un chef de groupe à sifflet. 

17/03/2014

Au port de Soma























8.3.14
Activité réduite des pêcheurs sur ces quais partiellement reconstruits. Le vent glacial nous repousse dans la cafétéria du port. La tenancière nous propose de visionner une vidéo amateur du tsunami, filmée depuis le toit de son établissement.

16/03/2014

Le vélo d'Odaka























8.3.14 
Patto-san part à la recherche d'un vélo qu'il a photographié en mars 2013. Nous le retrouvons sans peine. Cela fait trois ans précisément qu'il se désagrège en attendant son propriétaire. Patto-San nous fait remarquer à quel point l'abandon de cet objet du quotidien symbolise l'arrêt de la vie.

15/03/2014

Genyû Sôkyû, moine-écrivain


































8.3.14
Rencontre avec l'homme dans son temple de Miharu, situé dans les montagnes de l'est de Fukushima, à 45 km de la centrale nucléaire. Genyû Sôkyû n'a pas la langue dans sa poche et se montre très critique envers le gouvernement japonais. En parlant d'énergie, il nous fait remarquer que dans son temple de l'ère d'Edo vieux de quatre siècles, il n'y a que deux lampes électriques.